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LA MINIJUPE : Un vêtement présumé innocent

La mini-jupe : Objet de fantasme ou symbole de libération féminine ?

Londres, 1962, Mary Quant raccourcit les jupes, symbole de modernité et d'anti-bourgeoisie conventionnelle, les jambes qu'elle dénude créent le scandale partout tout en étant de plus en plus « a la mode ».

Paris, 1965, André et Coqueline Courrèges importent le scandale en France avec « Prototype », une mini-robe blanche en forme de trapèze qui se porte avec des bottines laquées.

La mini-jupe est née avec son lot de défenseurs et d'opposants. Coco Chanel est complètement contre et absolument outrée que les femmes osent montrer leurs genoux qui sont « moches comme des coudes ». Celle qui était l'avant-gardiste par excellence devient une mamie qui a du mal à suivre.

N'oublions pas la présentatrice TV, Noële Noblecourt qui est licenciée pour laisser apparaître ses genoux à la télévision en 1964:

Les femmes portent la mini-jupe à bouts de bras en prônant la liberté du corps, de l'esprit féminin et la libération des codes classiques auxquels elles sont soumises en permanence et depuis des siècles.

La mode appartient désormais aux jeunes et non plus aux créateurs bourgeois et inaccessibles.

Pour porter la mini-jupe, il faut le pouvoir. 1963 marque l'apparition du programme Weight Watcher et avec lui l'imposition de la minceur. Minceur qui devient un symbole de femme moderne et qui est capable de contrôler son poids et ses pulsions. Les féministes vont pointer du doigt cette contradiction de femme libre qui se soumet à un contrôle quotidien.

En 1971, les hippies, qui veulent a tout prix aller contre la société de consommation, remplacent la mini-jupe par le pantalon, qui est vendu à 3 millions d'exemplaires cette année là.

A partir des années 80, la mini-jupe est de nouveau de mise sur les podiums et dans les années 90, elle devient un leurre de pouvoir avec l'hyper féminité. Un leurre oui, car adapter un symbole féminin a un symbole de pouvoir est bien entendu purement symbolique. Le seul pouvoir qui lui est accorde est le pouvoir de l'attraction.

Porter une mini-jupe est un choix qui est, encore aujourd'hui, interprété comme une disponibilité sexuelle, notamment à cause de la pornographie qui est beaucoup plus présente et accessible que dans les années 60.

Alors ? La mini-jupe : Objet de fantasme ou symbole de libération féminine ?

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